mardi 17 septembre 2013

Un blog qui va droit devant et qui vaut le détour!

"On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels"

Les drapeaux et le sens qu'on leur donne ont sans doute bien changé. Mais à voir l'état de nos assiettes, le fond de la phrase bientôt âgée d'un siècle reste d'actualité.
Mes premiers tours de roue sur le territoire italien sont toujours un vrai dépaysement.



Boeuf qui hennit, calamars en scrotum de cochon, tarte au caca, poissons élevés en égouts, les baroufs de l'industrie alimentaire ne manquent plus de nous lasser. Et ce n'est que la face visible d'une certaine puissance tentaculaire qui s'en prend à nos bien-êtres. L'utilisation systématique d'arômes -fussent-ils "naturels"- dans la moindre préparation, leurs dosages sans cesse en augmentation et leurs adaptations sans cesse renouvelées nous mettent en état de véritables dépendance, nous et surtout nos enfants. Il faut dire que nous ne sommes pas toujours raisonnables: je nous vois souvent bien plus soucieux de notre image extérieure que de notre fleur intérieure, air du temps faisant, immédiateté faisant. Le plaire-à-tout-prix a ses aspects pervers qui risquent bien de nous renvoyer nos viscères à la figure. Ce serait du joli!
Un aspect oublié de la mal bouffe: le pot de fer qui étouffe le pot de terre.
L'industrialisation galopante de nos repas nous fait voir quotidiennement les procédés diaboliques et les manières vicelardes des usiniers de la bouffe en accord avec leurs caniches que sont les enseignes de distribution. Il ne faut pas se faire d'illusion sur les intentions de ces personnes présentes aux divers conseils d'administration des grands groupes qui s'empiffrent sans modération de dividendes: le rendement à tous prix, le toujours plus, l'infernale surrenchère: en le fait, tout ce qui tourne le dos au Goût!
Finis par exemple, les formidables espoirs de l'agriculture bio du début des années 80: les procédés inhérents au rendement en ont fait des produits sains, cerrtes mais sans les sapidités qu'on était en droit d'attendre. Disparus les espoirs d'une nourriture végétarienne goûteuse et variée: les grands groupes pharmaceutiques qui détiennent les brevets de transformation du soja n'ont jamais su apporter la moindre saveur à ces ersatz.
David et Goliath: la fronde c'est nous.

Protéger les vraies saveurs, respecter la nature et ce qu'elle peut nous offrir, les saisons sans les forcer, les procédés de cultures et de transformations raisonnés... tout ce qui semble couler de source sûre ici nous évitera de manger de façon dissolue.
Manger dans la sanction (du lait, du blé, de tout bientôt...), dans la terreur des étiquettes et de ce qu'elles cachent surtout), de subir le despotisme des labels par désespoir de cause ou par aliénation à une nouvelle mode, de filer sous l'aisselle d'un gourou (autant continuer à mâcher du Nestlé alors...) ou à sombrer dans les cuves noires d'une secte qui fleurissent un peu partout comme des régimes révolutionnaires.

I have a dream: manifestation monstre Bastille-Nation contre les exhausteurs de goût.
Vous aurez vu comme moi un grand chef étoilé vanter les mérites du cube d'un faussaire (Liebig ou Knorr, je ne sais plus), comme çà: sans aucune gêne.
Masquer l'absence de goût d'un aliment par de tels procédés corrompus, honorer ce genre de manoeuvre en la banalisant par le biais d'un fourbe souriant montre assez la débâcle qui menace nos bouches et nos papilles. 

Les derniers vénitiens s'opposent au gigantisme de ces Dysneylands flottants.

Tomber dans cette spirale des exhausteurs serait comme vendre son âme au diable, et comme on a déjà hypothéqué une partie de notre tube digestif et dans la foulée une partie de notre planète, il nous semble, en cet après-midi de juillet au sortir d'une Osteria du Val di  Pesa, que ça va comme ça!


J'entends aller bon train les commantaires. 
Pfut! Même pas peur!
Au contraire je reviens égayer vos écrans sous peu. 
Ou au souper. Super!